- abjectement
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• av. 1460; lat. abjectus♦ Digne du plus grand mépris, qui inspire une violente répulsion. ⇒ abominable, dégoûtant, ignoble, infâme, méprisable, odieux, vil. Un être abject. Il a été abject. Des sentiments abjects. Son comportement est abject. — Adv. ABJECTEMENT [ abʒɛktəmɑ̃ ].⇒ABJECTEMENT, adv.D'une manière abjecte :• Mais à propos de vertu, mon bon, sais-tu que ton livre est moral, très moral, abjectement honnête?G. FLAUBERT, Correspondance, 1863, p. 99.Rem. L'adv. apparaît dans cet ex. comme une expr. renouvelée, mais péj. et iron., du superl. absolu très.Stylistique — Voir abject.Prononc. :[
].
Étymol. — 1470 « d'une manière qui inspire le mépris » (Le Livre de la discipline d'amour divine, f° 50b, éd. 1537 ds Rev. Et. Rabel. IX, 298 : On la traicte de faict villement et abjectement comme mauvaise et desloyalle pecheresse).Dér. de abject; suff. -ment.HIST. — Entré dans la lang. à la fin du XVe s. (cf. étymol.), le mot se maintient aux XVIe et XVIIe s. (cf. 5 ex. ds QUEM.) mais sans être attesté ds les dict. de l'époque : L'autre qui estoit né en si grande hautesse et magnificence est en un jour si abjectement oppressé. GRUGET, Leçons de P. Messie, 1539, p. 265 (Quem.) Aux XIXe et XXe s., n'est recensé que par LITTRÉ, le DG — qui le note comme un néol. — et les dict. encyclop. contemp. (cf. art. sém.). Étant donné le petit nombre des attest., on peut se demander si cet adv. n'est pas chaque fois directement refait sur l'adj.STAT. — Fréq. abs. litt. :1.abjectement [abʒɛktəmɑ̃] adv.ÉTYM. 1470; repris 1845, Bescherelle Suppl.; de abject.❖♦ Littér. D'une manière abjecte. || Il nous a abjectement trompés. ⇒ Abominablement, ignoblement, odieusement; honteusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.